Explorez les profondeurs de la Méditerranée
Dans le cadre de l’édition 2024 de la Fête de la Science, Virginie Zajdel, professeur des écoles et stagiaire Formation Continue au sein du Master Ingénierie Écologique et Gestion de la Biodiversité (IEGB) à la Faculté des Sciences de l’Université de Montpellier, a conçu, en lien avec les Bibliothèques Universitaires, une exposition photo sur la Biologie Marine.
Sensibilisation à la biologie marine
À travers cette exposition photo, Virginie Zajdel sensibilise les étudiants à la biologie marine et plus spécifiquement à un écosystème en particulier : les fonds sableux et/ou vaseux.
« Je voulais vraiment sensibiliser les étudiants à un substrat, un habitat, un écosystème : les fonds meubles c’est-à-dire les fonds sableux ou fonds vaseux. C’est un écosystème d’une très grande richesse spécifique parfois méconnu.
Il y a énormément de vie mais pour savoir qu’il y a de la vie, il faut plonger de nuit. Le jour, les animaux craignent l’Homme, le bruit, la luminosité et les autres prédateurs et se cachent dans le sédiment : la vase ou le sable. En revanche, la nuit, ils sortent pour chasser, se reproduire… Et là, il y a une explosion de vie, de richesse et de couleurs. »
La richesse des côtes méditerranéenne mise en lumière
Après avoir identifié différents sites de plongée dans des substrats différents et sur différentes granulométries de sable, Virginie Zajdel fait une centaine d’heures de plongée et recense systématiquement toutes les espèces rencontrées.
Des espèces endémiques
« Je voulais mettre en valeur des animaux peu connus et pourtant, parfois endémiques de chez nous comme la Tethys, une limace de 30 centimètres endémique de nos côtes méditerranéennes ou encore l’hippocampe moucheté, potentiellement endémique de l’étang de Thau. »
« Certains animaux ont des capacités de mimétisme, des manières de se défendre et de se protéger incroyables ou même un fonctionnement prodigieux comme l’Élysie (Elysia Chlorotica), une limace capable de manger des chloroplastes, les cellules dans les végétaux spécifiques à la photosynthèse, sans les détruire. Elle les insère dans les cellules de son propre corps et fait ainsi sa propre photosynthèse.
Je trouvais ça tellement fabuleux que je me suis dit qu’il fallait que j’en fasse une exposition pour l’expliquer aux étudiants ».
Des espèces non indigènes
Dans ce projet, Virginie Zajdel met également en lumière la présence d’espèces exotiques envahissantes ou espèces non indigènes (ENI) qui se développe sur nos côtes et qui, n’ayant pas de prédateurs, prolifèrent jusqu’à prendre la place d’espèces originaires de chez nous.
Ce phénomène très peu réglementé pour le moment est à la fois influencé par le réchauffement climatique et la mondialisation.
Conférences et Ateliers Pratiques
Cette exposition apparait comme l’élément déclencheur de nombreux projets axés sur la biologie marine à l’Université de Montpellier.
En effet, face à l’intérêt manifesté par les étudiants pour l’exposition photo, Virginie Zajdel a programmé un cycle de conférence à l’année. Pendant ces conférences, elle étudiera des embranchements, des groupes d’animaux bien particuliers ou des habitats (les herbiers, les fonds rocheux, les fonds sablo vaseux…).
En complément, et pour que les étudiants se sentent impliqués et acteurs de leur apprentissage, Virginie Zajdel a également organisé un Atelier Pédagogique de photo identification.
L’objectif : Permettre à des étudiants qui n’ont pas la possibilité de plonger d’apprendre à identifier et classer un grand panel d’animaux marins.
Ainsi, grâce à l’accréditation d’une salle dédiée à la Bibliothèque Universitaire de Triolet, les étudiants pourront faire de l’observation avec un microscope et des loupes binoculaires.
« Je me suis fixé le challenge cette année de donner du temps à ce projet qui découle de l’exposition. Le but c’est de partager les connaissances, plusieurs étudiants ont des connaissances sur ces thématiques donc chacun vient apporter sa pierre à l’édifice. »
De nouveaux projets en perspective…
L’exposition photo « Sous la surface » a été le premier point d’attache avec les étudiants. Ce premier projet est finalement apparu comme un test de l’intérêt des étudiants de l’Université de Montpellier pour la Biologie Marine.
Voyant l’engouement suscité par l’exposition et l’envie des étudiants d’aller plus loin et d’en apprendre davantage sur ces thématiques là, Virginie Zajdel travaille quotidiennement à la création de nouveaux projets.
« J’ai proposé qu’on dresse un inventaire de tout ce que l’on voit à l’étang de Thau tous les mois. Ainsi, nous pourrons constater ensemble la présence potentielle de nouvelles espèces selon les périodes de l’année ou une évolution des espèces. On appelle ça un suivi de la richesse spécifique du lieu. »
Enfin, l’association « Immersion Aquatique » tout juste créée à l’initiative de Virginie Zajdel sera animée par des étudiants dans le but d’inciter au développement de projets et permettre à la Biologie Marine d’occuper une place importante à l’Université de Montpellier.