Reconversion Professionnelle : Osez le changement !

Dans un monde du travail en constante évolution, la reconversion professionnelle s’impose comme un moyen de réinventer sa carrière.

Que l’on souhaite explorer des passions oubliées, acquérir de nouvelles compétences ou s’adapter aux exigences du marché, cette démarche peut ouvrir des portes insoupçonnées et être une véritable source d’épanouissement.

Pour autant, se lancer dans une démarche de reconversion professionnelle peut s’apparenter à un saut dans l’inconnu, suscitant des appréhensions légitimes : peur de l’échec, gestion de l’équilibre vie personnelle et professionnelle, acquisition de nouvelles compétences, difficultés financières…

Dans le cadre de la Journée Nationale de la Reconversion Professionnelle qui a lieu le 14 novembre 2024, nous vous partageons 3 témoignages de stagiaires Formation Continue en reconversion professionnelle à l’Université de Montpellier.

L’objectif ? Vous faire découvrir des profils animés par des objectifs et un projet professionnel différent. Ils ont tous eu des doutes, des appréhensions, mais sont parvenus à les surmonter et à les transformer en leviers de motivation.


Sommaire

  1. Emmanuelle : De sage-femme à conseillère en prévention des risques professionnels
  2. Charles : D’opticien à analyste-vidéo de rugby
  3. Virginie : De professeur des écoles à écologue

De sage-femme à Conseillère en prévention des risques professionnels

Le témoignage d’Emmanuelle Delrue, 35 ans

En 2022, alors qu’elle exerce son métier de sage-femme depuis 10 ans en hôpital et en PMI (Protection Maternelle Infantile), elle décide, à la suite d’une blessure ayant entraîné une incapacité professionnelle, de se lancer dans une démarche de reconversion professionnelle en intégrant le Master Risques et Environnement à l’ESEQ (Ecole Sécurité Environnement Qualité) de Montpellier.

Parcours scolaire

À l’obtention de son baccalauréat, Emmanuelle démarre des études en médecine. Voyant assez rapidement que ça ne lui plaît pas et étant plutôt attirée par le volet prévention, elle se tourne progressivement vers le métier de sage-femme qu’elle exercera pendant 10 ans.

Emergence de nouvelles envies

« Petit à petit, je me suis rendu compte qu’en tant que soignant, on a peu de temps à consacrer à la prévention alors que c’est mon centre d’intérêt principal. À l’école de sage-femme, déjà, je me disais que je n’avais pas vraiment trouvé ma voie et que je ne ferai certainement pas ce métier toute ma vie.

Je me suis progressivement intéressée à tout ce qui a trait à la qualité, la sécurité des soins et à l’impact de la santé des travailleurs sur la qualité et la sécurité des soins. »

Le déclic

En 2022, à la suite d’une blessure ayant entraîné une incapacité professionnelle, Emmanuelle se rend aux Journées Portes Ouvertes de l’ESEQ (Ecole Sécurité Environnement Qualité) à Montpellier pour en savoir plus sur leurs diplômes et échanger avec Claire Chaffard, responsable des études.

À la suite de cela, Emmanuelle trouve une alternance à la SNCF et intègre la promotion 2022 du Master Risques et Environnement en Formation Continue à l’ESEQ (Ecole Sécurité Environnement Qualité) de Montpellier.

L’alternance, une « nécessité absolue »

« Sans alternance, je n’aurais pas pu suivre la formation, c’était pour moi une nécessité absolue. Quand je suis rentrée à l’ESEQ (Ecole Sécurité Environnement Qualité) en septembre 2022, j’étais enceinte de 5 mois de mon petit garçon et j’avais déjà une petite fille. C’est particulièrement difficile de se dire que l’on met sa situation familiale dans une forme d’instabilité pour poursuivre sa carrière professionnelle. »

L’émergence d’un nouveau projet professionnel

« Pendant le master, je voulais me laisser toute la liberté de découvrir toutes les différentes facettes du métier de manière à construire progressivement mon projet professionnel. En revanche, c’était un choix délibéré de changer de secteur d’activité, de ne pas aller dans le monde de la santé parce que je voulais m’ouvrir à autre chose et concrètement le ferroviaire a contribué à ouvrir de nouveaux horizons.

Le domaine de la santé restait néanmoins très important pour moi. Au fur et à mesure, mon projet professionnel s’est construit autour de la qualité et de la santé sécurité au travail plus que l’environnement qui me paraissait finalement très technique. »

La reconversion professionnelle comme révélation

« Cette reconversion professionnelle, c’était un défi. Ça a été à la fois stressant et dynamisant. Je sentais que j’étais alignée avec ce que je faisais donc ça a été une grosse source de motivation, mais il y a forcément des appréhensions.

On n’aborde pas ses premières études et une reconversion de la même manière. Quand on reprend ses études, on a d’autres enjeux, financiers notamment, et c’est vrai que je me suis mis une forme de pression par rapport à ça, et en même temps cette expérience a été une forme de révélation pour moi ».

L’insertion professionnelle post reconversion

Après 2 années de formation, Emmanuelle a obtenu son Master en juin 2024.

« Actuellement, je suis conseillère en prévention des risques professionnels à Nîmes. Je compte me rapprocher de Montpellier en janvier prochain sur un poste en qualité prévention, les deux notions qui me plaisent le plus. 

Au quotidien dans ma pratique professionnelle, je me sens à l’aise et j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de choses de ma vie professionnelle précédente qui m’ont apporté pour ce poste. 

J’ai la sensation que c’est beaucoup plus facile et qu’on est bien plus vite opérationnel quand on sort d’une reconversion. On se fait beaucoup d’appréhensions par rapport à ça, j’avais un petit syndrome de l’imposteur à me demander si j’allais être à la hauteur par rapport à ceux qui sont dans le milieu depuis longtemps et qui ont fait toutes leurs études là-dedans. Finalement, je me rends compte que ça offre des perspectives, un regard différent sur les problématiques et donc un panel de solutions plus large. »

Le conseil d’Emmanuelle

« Si vous ressentez le besoin de faire une reconversion pro, je vous conseille d’échanger avec des personnes qui l’ont déjà fait, si possible dans le domaine visé, contacter des structures de formation continue et parler de ce projet autour de vous pour le faire mûrir, le faire évoluer et se l’approprier. »

Le mot de la fin

« Je voudrais remercier à la fois l’équipe de l’ESEQ (Ecole Sécurité Environnement Qualité), mon tuteur d’alternance et ma famille : les 3 piliers qui m’ont permis de mener ce projet à terme. »


Un opticien devenu analyste-vidéo de rugby

Le témoignage de Charles Heiderscheid, 37 ans

Après un BTS Opticien à Lyon en alternance, Charles exerce pendant 2 en France et 8 ans au Canada. C’est à son retour du Canada, à l’été 2020 qu’il décide de reprendre ses études et de se reconvertir.

L’élément déclencheur

« À ce moment-là, je n’avais pas vraiment envie de travailler dans l’optique en France, je voulais travailler dans l’environnement et en faisant des recherches depuis le Canada, je suis tombé sur une Licence en QSE (Qualité, Sécurité, Environnement) à l’ESEQ de Montpellier, en alternance. »

La reprise d’études, c’était, pour moi, une étape obligatoire pour pouvoir changer de métier, au-delà d’être un challenge. En France, avoir des diplômes, c’est important pour trouver du travail, à la différence du Canada. »

L’alternance comme critère

« Trouver une alternance à plus de 30 ans, c’est compliqué. Ce côté-là a été difficile mentalement, mais je m’y étais préparé.

J’en ai parlé avec les autres adultes en formation continue dans ma classe et on ressentait tous cette difficulté liée à notre âge, mais reprendre les études sans possibilité de suivre la formation en alternance, ça aurait été impossible financièrement pour moi. »

La réapparition d’une passion oubliée : le rugby

« Après ces 3 ans en QSE, j’ai commencé à faire des recherches pour trouver du travail surtout dans le secteur de l’Environnement, mais toutes les offres étaient à Paris.

Je venais de faire une alternance à 100 % en télétravail avec une entreprise basée à Paris et pendant cette alternance, je me suis rendu compte que c’était très compliqué de travailler à distance, et n’ayant pas la possibilité de déménager du fait de ma situation familiale, j’ai poursuivi mes recherches pendant plusieurs mois… »

À la mi-mai, Charles tombe sur une annonce qui attire son attention.

« Au Canada, j’étais entraîneur de rugby en amateur, et, par pur hasard, je suis tombé sur une annonce au MHR (Montpellier Hérault Rugby) pour un contrat d’un an. »

Charles intègre alors le DU (Diplôme d’Université) Analyste Vidéo Performance Sportive spécialisation Rugby à l’UFR Staps de Montpellier en parallèle de ce contrat au club de rugby de Montpellier : le MHR (Montpellier Hérault Rugby).

La formation comme moyen de se créer un réseau professionnel

« Le DU (Diplôme d’Université) d’Analyste Vidéo m’a appris à maîtriser les logiciels utilisés par les professionnels dans le monde du rugby.

On a eu, pendant cette formation, de nombreuses interventions de professionnels du basket, du football, du rugby… Ce DU (Diplôme d’Université) permet de construire son réseau professionnel et de rencontrer des personnes que l’on n’aurait probablement jamais eues l’occasion de rencontrer.

J’ai rencontré les analystes vidéo de l’équipe de France de rugby à 7, l’analyste vidéo de l’UBB (Union Bordeaux Bègles) et l’analyste vidéo du club de foot de Montpellier. C’est vraiment l’avantage de ce genre de formation : pouvoir développer son réseau ».

La construction d’un nouveau projet en freelance

À la suite de ce Diplôme d’Université Analyste Vidéo Performance Sportive, Charles décide d’exercer en freelance dans l’analyse vidéo de Rugby.

« À ce moment-là, mon contrat avec le MHR (Montpellier Hérault Rugby) arrivait à terme et je n’avais pas la possibilité de déménager donc j’avais 3 solutions : retravailler dans l’optique, chercher un emploi dans l’environnement ou me lancer à mon compte dans l’analyse vidéo.

Je décide de me lancer à mon compte et de m’investir à 100 % dans ce projet. L’idée étant d’aller chercher des clubs amateurs qui ont besoin de personnes qualifiées pour traiter et analyser la vidéo. Je ne veux pas être rattaché à un seul club, mais travailler avec plusieurs clubs sur des missions ponctuelles, en fonction de leurs demandes et de leurs besoins. »

Le mot de la fin

« Reprendre ses études, c’est agrandir son réseau, découvrir une autre façon de penser par rapport à son précédent métier… C’est bénéfique.

Je suis content d’être retourné dans les études parce que j’ai appris. Même si j’adorais mon métier d’opticien, j’ai appris un autre métier, une autre façon de travailler. »


De professeur des écoles à écologue

Le témoignage de Virginie Zajdel

Passionnée depuis toujours par l’environnement et l’éducation environnementale, Virginie intègre en 2022, dans le cadre d’un congé de formation professionnelle, le Master IEGB (Ingénierie Écologique et Gestion de la Biodiversité) à la Faculté des Sciences de l’Université de Montpellier en parallèle de son métier de professeur des écoles.

Un attrait pour l’environnement depuis l’enfance

« Je suis naturaliste depuis la plus tendre enfance. J’ai toujours été en lien avec le milieu aquatique et j’ai, depuis très jeune, une affinité à observer les animaux, les chenilles, les cocons, les papillons… »

Un parcours scolaire scientifique

« J’ai fait des études scientifiques, j’ai un BAC S option Maths. À la suite de cela, j’ai voulu être « Guide Nature », donc j’ai suivi un DEUST (Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques) Guide Nature Multi Lingues et j’ai fait un stage au Parc du Marquenterre avec un ornithologue dans le cadre de cette formation. Ce stage m’a ouvert les yeux sur l’ornithologie. »

À la suite de ce DEUST (Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques), Virginie est guide dans un Parc Naturel Régional dans Les Landes de Gascogne. Ce stage lui permet de se perfectionner en botanique.

Après cette première expérience, Virginie poursuit ses études avec une Maîtrise Aménagement, Environnement à Metz qu’elle est contrainte d’arrêter pour des raisons financières. Elle travaille alors dans un CPIE (Centre Permanent d’Initiation à l’Environnement) où elle y apprend à gérer des classes découvertes, des animateurs nature, elle y crée de nombreux projets sur des mares, des rivières, des forêts pour tout âge, en école primaire.

Virage vers l’enseignement

Après cette expérience, souhaitant potentiellement se diriger vers l’enseignement, Virginie intègre une Licence Histoire Droit Lettres Modernes en double cursus avec une Licence Lettres Modernes qu’elle poursuit avec une Maîtrise de Lettres Modernes obtenue Mention Très Bien. En parallèle, elle occupe un job étudiant de documentaliste à l’université.

Pendant son année de Maîtrise, elle passe des examens, qu’elle obtient, pour devenir Professeur des Écoles auprès d’élèves en cycle 3 (CM1, CM2). L’occasion de transmettre sa passion aux élèves :

« J’ai développé de nombreux projets bizarrement tous en lien avec l’environnement et l’éducation de l’environnement, c’était vraiment une passion, avec une transdisciplinarité qui me plaisait beaucoup, mêler les mathématiques, les sciences et la littérature : on créait des jardins au sein des établissements scolaires, puis, petit à petit, j’ai fait un peu d’entomologie avec eux : des élevages de phasmes, de cétoines, de vers de terre… »

La naissance de deux nouvelles passions : la plongée et la biologie marine

En parallèle, Virginie commence à faire de la plongée sous-marine pendant les périodes de vacances scolaires.

« Petit à petit, j’ai pu apprendre, avec des associations, à faire de la plongée technique et en même temps, j’ai commencé à faire de la biologie marine. »

Départ pour de nouvelles aventures à l’étranger

Ayant toujours cette soif d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses, Virginie suit un nouveau cursus et obtient un Master Français Langue Étrangère.

« À ce moment-là, je me suis dit : si je suis enseignante à l’étranger, je vais pouvoir plonger à l’étranger. J’ai travaillé à l’Université, j’ai donné des cours de français langue étrangère à l’Ambassade de France au Qatar avant d’être enseignante à l’Alliance Française à Hong Kong. »

Retour en France

À la suite d’une proposition de poste à l’Université des Sciences de Lille, Virginie retourne en France et jongle entre deux métiers : professeur des écoles le lundi, mardi et jeudi et enseignante à l’université le mercredi et le vendredi.

« Ça m’allait plutôt bien. C’était intéressant de pouvoir parler à des étudiants et d’être avec des enfants pour faire de l’éducation à l’environnement. La transition entre les deux était parfois compliquée, il fallait que j’adapte mon vocabulaire. »

Mutée dans le sud de la France, à Montpellier, Virginie continue de faire de la biologie marine et devient formatrice de biologie marine au sein de la FFESM (Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins).

L’obtention du congé de formation professionnelle comme déclencheur

Ayant envie de travailler dans les sciences et dans la protection de l’environnement, elle parvient à obtenir un congé de formation professionnelle de 10 mois.

« Je voulais poursuivre les études scientifiques que j’avais commencé, parce que je voyais bien qu’en tant qu’enseignante, j’étais tout le temps attirée par les sciences donc autant aller jusqu’au bout des choses. »

C’est ainsi que Virginie Zajdel intègre, en 2022, le Master IEGB (Ingénierie Écologique et Gestion de la Biodiversité) avec la double compétence « Biodiv’In » en Formation Continue à la Faculté des Sciences de l’Université de Montpellier.

« C’était un grand moment de joie, j’étais partie pour boucler un BAC +5 en 1 an avec ce Master, et en même temps, j’ai appris que j’allais avoir un petit garçon. Avec la naissance de mon petit garçon au mois de janvier, j’ai dû faire mon année en 2 fois. J’ai passé le 1er trimestre enceinte et j’ai dû faire les examens de janvier et février l’année d’après ».

Dans le cadre de cette formation, Virginie Zajdel intègre pendant 6 mois les équipes de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) pour un stage sur les espèces exotiques envahissantes marines.

Une expérience unique

« J’aime beaucoup apprendre donc ça m’a beaucoup plu de revenir sur les bancs de l’université. En plus, les étudiants ont été tous très chaleureux, on formait une très belle équipe. Ce qui était un peu plus particulier, c’est que j’avais un bébé dans le ventre, c’est quelque chose que je n’avais encore jamais vécu. »

Virginie sera officiellement diplômée du Master IEGB (Ingénierie Écologique et Gestion de la Biodiversité) le 30 novembre prochain. Son congé de formation professionnelle de 10 mois étant terminé, elle poursuit actuellement son activité de professeur des écoles.

La naissance d’un nouveau projet

Dans le cadre de l’édition 2024 de la Fête de la Science autour du thème « L’eau dans tous ses états », Virginie Zajdel a conçu en lien avec les Bibliothèques Universitaires de l’Université de Montpellier une exposition photo sur la Biologie Marine : « Sous la surface : explorez les profondeurs de la Méditerranée ».

En réponse à un fort engouement des étudiants pour ce projet, Virginie est à présent très impliquée dans le développement d’ateliers pratiques sur la biologie marine en parallèle de son activité de professeur des écoles. 

Le conseil de Virginie

« Je pense que quand on commence ce genre de processus, il faut avoir du temps pour bien s’investir dans sa reconversion, un objectif et un projet professionnel bien défini.
Reprendre ses études, c’est très important, je pense même que si je pouvais continuer, je le ferais. »


La reconversion professionnelle est bien plus qu’un simple changement de carrière, c’est un parcours enrichissant qui peut profondément transformer votre vie. Bien que soit jalonnée de doutes et de défis, la reconversion professionnelle offre la possibilité de redéfinir son parcours et d’explorer de nouveaux horizons.

Devenez stagiaire en Formation Continue à l’Université de Montpellier et osez réinventer votre carrière professionnelle.

Quel que soit votre projet, on vous accompagne.

Vous souhaitez vous lancer ? Contactez-nous !